Les erreurs fréquentes lors de la pose d’un cathéter périphérique (et comment les éviter)

Publié par :
🗓️ Mise à jour de l'article : 22/07/2025

En milieu hospitalier ou en soins à domicile, la pose d’un cathéter périphérique est un geste de routine. Mais justement parce qu’il est si courant, ce geste peut parfois être pris à la légère. Or, les conséquences d’une mauvaise pose ne sont jamais anodines : douleurs, complications infectieuses, pertes de temps, voire interventions supplémentaires. Une bonne pose, c’est à la fois plus de confort pour le patient, une administration optimale des traitements et un moindre risque de complications. C’est pourquoi il est essentiel de revenir sur les erreurs les plus fréquentes et, surtout, sur la manière de les éviter. On passe en revue les pièges classiques… et les bons réflexes à adopter.

Erreur n°1 : mauvaise évaluation du site de ponction

C’est la base. Et pourtant, c’est aussi l’une des erreurs les plus fréquentes. Choisir une veine trop fragile, trop fine ou mal située, c’est s’exposer à des échecs de pose, des douleurs pour le patient, voire à des extravasations. Pire : cela peut compromettre la suite des soins si plusieurs tentatives échouent d’emblée. Il faut tenir compte de plusieurs critères. L’état des veines, bien sûr, mais aussi la mobilité du bras, les antécédents médicaux, ou encore les traitements en cours. Ne pas hésiter à palper, observer sous différents angles, prendre quelques secondes de plus pour évaluer avant d’agir. Et si besoin, on fait appel à l’échoguidage. Un bon départ, c’est déjà 50 % du travail bien fait.

Erreur n°2 : asepsie insuffisante

C’est une erreur insidieuse, parfois minimisée par habitude ou par manque de temps. Et pourtant, c’est une porte ouverte aux infections. Locales dans un premier temps — rougeur, douleur, inflammation — mais qui peuvent vite évoluer vers des complications plus sévères, comme une phlébite ou une septicémie. Les oublis fréquents ? Un nettoyage mal réalisé, des gants non stériles, ou un champ de travail mal organisé. Et cela peut arriver à tout le monde, surtout en situation de stress. La clé, c’est la rigueur. Prendre le temps de se laver les mains correctement, respecter les temps de contact des antiseptiques, travailler avec du matériel stérile. Cela peut paraître fastidieux, mais sur le long terme, c’est ce qui fait la différence entre un soin maîtrisé et un incident évitable. D’ailleurs, pour limiter les risques dès le choix du matériel, il est possible d’opter pour des produits adaptés comme le cathéter rose proposé par Matériel handicap. Son design ergonomique et sa fiabilité en font un allié précieux pour les soignants soucieux de la qualité des soins.

Erreur n°3 : technique de pose inadaptée

Même avec le bon site et des conditions d’asepsie respectées, une mauvaise gestuelle peut tout compromettre. Un angle d’insertion mal ajusté, une pression trop forte, un geste hésitant… et voilà qu’on rate la veine, qu’on provoque un hématome, ou qu’on crée une douleur inutile. La technique, c’est un mélange d’habitude et de précision. Il ne s’agit pas de viser « dans le mille » à chaque fois comme un tireur d’élite, mais plutôt de connaître les étapes par cœur, de les respecter, et surtout de rester souple dans l’exécution. Parfois, un simple ajustement dans la position du bras ou dans la tenue de l’aiguille change tout. La formation continue joue un rôle crucial ici. Car même les plus expérimentés peuvent améliorer leur geste avec le temps.

Erreur n°4 : mauvaise sécurisation du dispositif

Une fois le cathéter posé, on pourrait croire que le plus dur est fait. Pas si vite. Si le dispositif est mal fixé, il peut glisser, se désadapter ou — pire encore — être arraché. Le résultat ? Douleurs, retour à la case départ, risque infectieux accru, et perte de confiance du patient. Il faut s’assurer que le cathéter est bien stabilisé, sans trop serrer non plus. Le pansement doit maintenir le tout en place, sans gêner la circulation ni la mobilité. Et l’ajout d’une valve anti-reflux ou d’un bouchon stérile peut faire toute la différence. On gagne du temps… et on évite bien des tracas.

Erreur n°5 : surveillance post-pose négligée

Une fois posé, le cathéter ne doit pas être oublié. C’est une interface entre le corps et l’environnement externe, et à ce titre, il mérite une attention régulière. Certains signes doivent alerter : douleur persistante, rougeur, gonflement, fièvre. Un simple coup d’œil peut suffire à repérer un début de complication, mais encore faut-il y penser. Tenir une feuille de surveillance, expliquer au patient ce qu’il peut surveiller lui-même, et surtout retirer le dispositif dès qu’il n’est plus nécessaire… ce sont des gestes simples, mais qui préviennent bien des complications.

Conclusion

Au fond, la pose d’un cathéter périphérique n’a rien d’un geste anodin. Elle demande une vraie rigueur, de l’expérience, mais aussi une bonne dose d’anticipation. Mauvais site, asepsie bâclée, technique imprécise, sécurisation approximative, surveillance oubliée… ce sont des erreurs classiques, mais jamais sans conséquences. En prenant le temps, en s’équipant correctement, et en maintenant un haut niveau d’exigence, on protège le patient… et on se facilite le travail. La qualité des soins, c’est souvent une affaire de détails. Et dans le détail, tout compte.